CHRONIQUES #17

> MARSEN JULES herbstlaub
(City Center Offices/ La Baleine)

La langue française semble à même de signifier, chez nombre de compositeurs, une relation privilégiée entre idées/musicalité, donnant un relief au rapport sens/sons. Herbstlaub est un véritable travail d'orfèvre, patiemment nourri de sources collectées, échantillonnées, classées puis samplées, confectionné dans l'intimité d'un ordinateur. La débauche d'harmonies qui se livre au fil de ce court album provient de sources diverses de trio à corde, harpes, orchestration. L'ambiance de l'album évoque les soubresauts d'une musique symphonique sous-marine, donnant un caractère profondément ambiant aux titres. Des sonorités aquatiques, distendues, mouvements lents des profondeurs tout juste perturbés de discrètes accrétions digitales. La subtilité de l'œuvre est de ne jamais laisser paraître ces dernières, privilégiant une sorte d'atemporalité à l'œuvre. En poussant plus en avant l'analyse, on découvre une large gamme de correspondances avec les environnements spacieux et éthérés des résidents de Kranky, tels que Dissolve, Labradford ou encore Octal (space rec) City Center Offices signe sans doute ici son premier grand concerto sub aquatique avec en chef d'orchestre numérique, Martin Huhls, l'homme derrière tout cela. Des variations digitales déguisées en symphonie. Une juste revanche du numérique sur l'acoustique. Une symphonie automnale magnifique.

> AETHER Se perdre : contre
(Ethylen/ chronowax)

Cet album aurait tout aussi bien pu s'appeler " à la croisée des chemins ". La musique d'Aether est à l'image de la substance qui lui donne son nom. Elle perturbe la lisibilité des genres, donnant à y entrevoir des formes mouvantes, opaque, comme en suspend, presque dématérialisée. On chemine dans ce brouillard compact et apaisant, devinant ici l'amour d'un Bashung -Dominic A , heurtant les frêles arpèges des Rachel's, frôlant là les structure lo-fi d'une folk à la Herman Dunn ,manquant de chuter sur les micro reliefs d'un mark Bell aux embruns Bjorkiens, (troublant sur plusieurs titres) pour s'évanouir sur les flows anémiés d'un TTC/ AKA. Et puis le jazz, le no-wave et tant d'autres. Aether propose une synthèse idoine de ce qu'on appréciait sans doute le plus chez chacun de ces précités. On ressent avec une intensité rare le panel large du spectre émotionnel.. Fébrilité, tension, joie, étonnement, bonheur, chaleur humaine, fougue.. Quelle que soit l'identité des artistes cachés derrière Aether, il n'en laisse sourdre qu'un pur et splendide talent. Fortement recommandé.

>NIMP Development Concept for Formulation of NIMP
( Parametric/ )

Paramétric nous avait auparavant habitué à des productions plus enclines à assumer un patrimoine Néo-industriel. Pourtant, si l'on y réfléchit bien, ce qui fonde NIMP, n'est rien moins que le déroulement et l'évolution naturelle qui mène de l'un à l'autre. Mais qu'en est-il de la musique de Nimp, me direz-vous ? Development Concept for formulation of Nimp est un retour aux sources de la musique électronique ; fondés sur le rythme comme corps constituant du morceau, les 9 morceaux égrainent un chapelet de texture digitale toutes en rotondité, de sons presque analogiques qui évoquent l'époque dorée de Warp, les premières signatures avec en ligne de mire Black Dog et LFO. Pourtant, NIMP n'est pas simplement une revue de disfonctionnement rythmique ; l'album est également touché par la grâce d'une musique ambient atmosphérique enivrante, de celle qui pousse Boards of Canada à l'acte. Au final, on est face à un recueil de titres, d'atmosphères et de panoramas bienfaisant et exquis, qui enivrent notre entendement jusqu'à la lie. Absolument conseillé.

> SUPERCILIOUS Next time we go sublime
(Monopsone/ Chronowax)

Si l’on s’en tient à l’heureux adage de Greil Marcus qui prétend qu’il n’est jamais trop tard pour s’enivrer d’un bel album, vous aurez un plaisir non feint à vous plonger dans les limbes sonores de Supercilious. Le jeune tourangeau n’a pas son pareil pour dresser des parallèles irrespectueux entre les chapelles, évoluer sans complexe entre les genres, piochant avec une belle vigueur dans les sons amicaux. . Peu ou proue d’unité d’un morceau à l’autre, quelques pont de transitions, des passerelles pour un album qui doit être perçu comme le prolongement d’une humanité. Next time we go sublime, évoque ainsi une tour de babel L’album recèle de sublime instant de grâce, comme peuvent l’être Marion Spike, lente dérive en apesanteur no-wave, des instants de pures introspections, de contemplation nocturne (Juliette), d'émoi et de fièvre, d’anémie grisante (Matriarcal society). On chemine avec surprise et impatience, d’un titre à un autre, d’une atmosphère à une autre , esquivant les turbulences, empoignant les pressions ascendantes tout en évitant les trous d’air. Ce disque n’est pas un album absolu et radieux, mais dans une belle stratégie de beauté, il délivre avec parcimonie mais des petits monde dans le monde, de brefs extraits d’humanité dilués dans notre quotidien.

> TOOG Low Etendue
(Karaoke Kalk/ La Baleine)

Ce qui démarque Toog de ses petits amis de labels est sans doute à rechercher dans l'esthétique éminemment néo réaliste et romantique qui encombre leur univers. Un esprit début de siècle fortement marqué par ses courtes mélodies au piano, très Satiennes, ses sonorités de bandonéon et ses odeurs de fête foraine sépia, et ce malgré des textes ancrés dans le présent. Les mélopées le plus souvent chantées en français nous tiennent en haleine, malgré la naïveté affichée de certains textes (les belles endormies), et la texture de la voix évoque tour à tour Yahn Tambour (Encre) ou Jean Louis Murat. Pour autant, nous sommes sur Karaoke Kalk et l'électronique ne doit pas être en reste, c'est chose faite avec Terroriste et ses assauts distordus de guitare alors que A son cou s'inspire méchamment d'Encre ; Etendue évoquant une électronica sous tension, répétitive et jazzy à souhait. La boîte à musique, excellent morceau composé et interprété par Asia Argento (en plus de 2 autres titres, si, si !) est un étrange cut-up de piano et d'hybride d'électro ravagé à la PEST/ rubin Steiner alors que Side Love Project est un très beau spoken word que n'aurait pas renié Lunch. Les références à Apollinaire par le biais de cette superbe reprise musicale des 9 portes n'est finalement que le reflet étrange de l'étonnante silhouette et tenue de cet album malgré la diversité et le manque de discipline évident qui s'y jouent. Etrangement beau!

RUBIN STEINER Your life is like a tony conrad Concert
(Platinum/BMG)

Fils du progrès et du terroir, né dans une famille d'acrobates Juif-polonais, Rubin Steiner se destine dès son plus jeune âge à la musique. La présence de son grand-père, 3ème Violon au sein de l'orchestre Philharmonique de Budapest aura préfigurée et assis le terreau culturel du jeune artiste. Sa carrière musicale connaît une brève parenthèse, lors de son adolescence. En effet son combat pour la lutte civique et l'égalité des droits de l'Homme aura du mal à lui faire accepter qu'une blanche vaut 2 noires. Pourtant, il revient ces jours ci avec un somptueux maxi, sans doute le meilleur, avec un titre, Tony Conrad qui est l'anagramme de Toy Connard (jouet pour connard), et qui, dit-on, aurait réussi à faire danser Laurent Terzief, sourire Claude Berry et serait aussi (mais je n'ai pas testé) un remède efficace contre l'impuissance érectile. L'album, bientôt à suivre, appartient déjà à la légende…

> MATTIN/DION WORKMAN Via Vespucci
(Antifrost/ La Baleine)

Cet EP est l'occasion de porter à la lumière la démarche live du Duo Mattin Workman. Une pièce de 19 minutes, donnée à New York l'an passé. Mattin, musicien Basque collabore depuis de nombreuses années avec l'internationale, Mark Wastell, Oren Ambarchi, Junko, Dean Roberts, Klaus Fillip, Taku Unami, Dieb 13, Xavier Erkizia, Eddie Prévost, etc…. Dion Workman, quand à lui, dirige le label /maison d'édition Sigma et a travaillé avec Julien Ottavi ou Rosy Parlane. Ancien guitariste au sein de Thela, On l'a entendu récemment sur Antiopic avec Ching, exploration microscopique et subliminale de l'électronique.Via Vespucci est un crescendo électronique, une amplification digitale lente et impérieuse, sous tension, mené par Workman et qui fini par se libérer sous l'impulsion de Mattin.On pense à un générateur électrique sub aquatique…

> ICHLIEBELOVE Aeroflot
(Autoprod/ fcck@voila.fr )

C'était une époque où un seul homme pensait encore pouvoir changer par l'action la destinée de tous les siens. Puis la chute du mur entraîna le déclin de l'empire…rien ne semblait plus pouvoir rendre sa fierté a ce peuple meurtri. Pourtant, beaucoup pourraient voir dans ICHLIEBE LOVE le surcroît d'orgueil tant recherché. Ce duo franco-russe, composé d'Alexei et de Philippe aura choisi un patronyme allemand, pays de la déchirure puis de la réunion pour entériner leur projet. Le titre unique Aeroflot, compagnie de l'air russe, stigmatise le caractère aérien de leur musique. La longue intro laisse monter dans un crescendo fluide et évanescent vers l'ionosphère une mélodie atmosphérique teintée d'éclat de guitare étirée, d'aspérités légères puis La voix d'Alexei, chaude et réservée, gorgée d'une belle certitude, vient peser de toute sa densité, déroulant une litanie pleine d'une pesanteur heureuse. Après EU, Monolake, N& B research, Nexsound (Ukraine) l'alliance franco/russe nous envoie à nouveau un superbe satellite.

>PRINCESSE ROTATIVE
Fabuleuse énergie féminine
(Purée Noire/ p-rotative@hotmail.com )

Le fabuleux petit collectif de Purée Noire revient à l'assaut de la culture sans œillère par le biais d'une production musicale non standardisée. Elle se nomme Princesse Rotative, elle a le caractère trempé des femmes de notre époque et elle veut en découdre avec la soupe musicale populaire. Sous ce pseudonyme se dissimule Yannick Lecoeur, jeune prince à l'âme vaillante, et au Rotring acerbe qui signe également la sublime pochette, sérigraphiée à 500 exemplaires, par les soins du Dernier Cri. La musique est une ruée numérique, un tsunami digital parti pour assener un coup de grâce à nos frêles oreilles. Décomposé en 10 versets et 3 psaumes vidéo, ce bréviaire de l'apocalypse sonore puise son esthétique et ses référents musicaux dans un rayon d'obscur armateur, qui depuis Patric Catani, Merzbow, AlecEmpire ou Kid 606 contribue depuis maintes années à façonner une beauté artistique aux bruits digitaux Le son est compact, contendant, d'une pesanteur inattendue et délivre avec une inertie maîtrisée un flot impromptu de scories électroniques, effets de samples, extrait de sonorités acoustiques et de voix brisées. Autant dire que la petite princesse distribue une soupe de coups de boule à la volée. De quoi tomber d'inanition, le sourire aux lèvres, bien heureux d'avoir croisé son chemin et sa beauté irascible.

> STAFOENN HAKON Ventill/ poki
(Vogor recording/ la Baleine)

Si son prénom prête à coucher sous les ponts et son nom évoque un gaz rare du tableau des éléments, il y aurait tout autant à dire sur la musique aérienne de ce multi-instrumentiste. Le climat général de Ventil/ Poki évoque nécessairement les cristaux et la translucidité de la pochette. Ce Multi-guitariste, adepte des claviers enneigés et des drums programming ourlets, donne ici une petite représentation de Popfolk digitale désincarnée. Sans être d'une originalité outrancière, ses petites mélodies arrivent pourtant à se creuser un gîte pour la nuit sur nos platines. On voyage à découvert, sans que le relief ne vienne couper notre fuite auditive. Quelque part entre Scenic, du Chicago sound (Brokeback, The sea and the Cake) et Nicolas Dunger. Sorti sur le petit label Resonant (Vogor recording). Beau et astral. A découvrir !

> EN BREF

CANCEL N est la seconde production du jeune label Travelling Music. Ce Dichotomie, est un très harmonieux prolongement du précedent album de Lemoine " ?Are Those word banished from your heart " Un court album, emmené par une voix rèche et désabusée (celle de stephane Corbarieu) sur de subtiles arpèges et arrangements feutrés, à fleur de peau orchestré par Nicolas Cancel et qui rejoint sur plusieurs passages les ambiances crépusculaires d'un Migala ou les attentes d'un label comme Another records.. l'alternance de textes en anglais ou en français ( le 4ème titre) souligne la capacité du duo à s'adapter avec la plus fine intelligence Sobre et beau. Fortement conseillé http://travellingmusic.free.fr

Jérôme PARESSANT pour sa part, avec la voix d'Anaïg (Oceanik creation/ www.jparessant.com ) revient sur les terres d'une musique profondément ethnique et dépaysante. La longue envolée de Birth/ elevation en guise d'introduction a toute la subtile beauté de l'univers d'un Giya Kancheli ou d'artistes de chez Prikosnovénie. Le prolongement du disque nous berce aux sons de sa clarinette, matinée d'électronique, de claviers, de voix et de guitares On retrouve cette même puissance éidétique, cinématique de landes désertées, de no man's land balayés par le vent à tel point qu'on pourrait sans peine adjoindre cet album à la déjà longue série de talentueux dresseurs de vents de chez ECM : Anouar Brahem, Nils Petter Molvaer, Arild Andersen et tant d'autres.Très bon. An Ankou, pour sa part, est le pendant musical d'une composition thêatrale pour laquelle J Paressant assurait l'orchestration. Plus proche d'un univers celtique, Paressant cristallise pourtant nombre d'ambiances et de sphère sonores autour de sa clarinette. Moins attachant que La voix d'Anaig, il ressort nénamoins nombre de sentiments forts de ce disque. www.jparessant.com

Helmut et Gratschen aka THE SOFT RIDER nous ramène violemment sur Terre grace à Leur Electrotwist, condensé de vieux rockab crade enregistré à l'arrach sur du 2 pistes, de boite à rythme binaire agonissante et de chant scandés jusqu'à l'extrème. L'espirt de ce disque est très sain, les moyens totalement absent mais on se fout et l'univers oscille entre Cobra Killer, du sous DHR qui ne prend pas la pause et des trucs No Wave. Drôle et dansant. Et c'est une production les disques du succès !

KAMIDO TU, qui nous avait surpris lors de sa première démo par ses arabesques cristallines fines et ses écarts post-rock, revient sur le terrain de la composition avec Naegi (kamido_tu@hotmail.com) Une poignée de petite pièces instrumentales (c'est sa signature) qui se développe dans un bel élan mélodique. Rien d'abrasif dans sa musique, même si on note un certain " durcissement des compositions " , plus sombres ou portées vers le rythme, évoquant quelque fois des belles choses de chez Wordsound. Portant sa maitrise des espaces se révèle dans ses petites juxtapositions autechrienne de nappes et de rythmes comme sur le troisième titre ou le partie pris naif de titre électronica-console comme le 4ème titre. Reste à developper tout en gardant une cohérence dans les ambiances( on passe souvent d'un style à l'autre sur ce disque) et nous tiendrons la un sérieux challenger dans l'école de l'électroniquefrançaise. http://kamidotu.com

MALAUSSENE Vs BANGA, fait suite à Brazil (l'ivresse de la Paresse) ; Stephane Mouliniet, par le biais de son label DADA prod nous fait part de ses attentes et de ses convictions, mêlant allégrement, musique et discours politiques engagés, absurdes et sérieux. Avec ce Duo, enregistré en compagnie de Banga, on navigue dans un univers à mi chemin des chanteur réalistes français, de folk à la Mano Solo et de cette vague d'artistes mêlant électronique et harmonique tel qu'Encre. C'est enregistré à l'arrache mais, les textes sont réfléchies, la voix comme sur un fil a un charme insoupçonné et la musique est à l'image de " Quittons la France " simple, bricolé et sobre. Banga, plus ancré dans les veines Pop-indie à quelques chose de plus groovant et chaleureux. 2 jeunes artistes qui ont trouvé leur voie ..

Spectral sound est la division techno-house à tendance dance florr du label Ghostly record, facilement reconnaissable à son petit fantôme légérement décalé de l'original. Sa nouvelle production, James T COTTON the dancing box est un album, qui bien qu'entrainant et par moments entreprenant, ne rivalise pas d'originalité et de non-conformisme pour ce qui est de l'érudition rythmique et compositionnelle. Ce Dancing box rappelle les grandes heures de la standardisation d'Henry Ford et ne laisse qu'à de rares occasions entrevoir son âme (si ce n'est le percutant et Dave Clarkien we still expect freedom ).

AnA (en attendant) est la seconde signature du label Porc-Epic, la première au titre d'un album. En introduction, on retrouve le titre éponyme " sans titre " qui figurait sur la compilation. Si la musique dans sa belle multiplicité rapproche les univers jazz et (post) rock façon Chicago, avec de forts particularismes, néanmoins, comme ces ajouts d'orchestration " symphonique " sur Waste of time et l'usage de Thremin, la voix, bien que belle, perturbe un peu l'équilibre des morceaux et semble toujours en décalage avec l'atmophère et les ambiances évoquées. Hypnotik.ana@voilà.fr

GREG HEADLEY, avec sa belle pochette stylisée (It can leave, it must leave) où une danseuse exécute un mouvement dans une nuée de bleu ne laisse pas présager ce qu'il nous réserve sur le disque. Sorti sur le label Américain 28 angles, ce disque divisé en 11 pièces déconstruit la ligne mélodique d'une électronique fébrile, laissant le terrain de l'expérimentation prendre le pas sur celui de la narration musicale libre. Si le premier titre sonne très .snd ou Oval pour cette sensation de manipulation inversée des harmonies, les suites des titres laissent apparaître des climats tantot plus atmosphériques (A whisper), légérement saturés comme l'apprécient les amateurs deKranky ou disturbés (comme ces cloches lointaines sur Spoken Words) et sombres. Un disque intriguant et beau qui semble avoir été réalisé avec le soucis d'être au plus proche de la nature …sans renier la modernité. Plein de finesse et d'apesanteur.

NOWHERE présente Near the Fountain sur Mental Groove records/ La Baleine. Un drôle d'album, sorte de micélanné baroque de sources et de références inopinées. On passe de remixes grooves où se cachent Joe dassin (Wo ohh !!) et des références plus ou moins assumées des B'52 et consorts. Certains titres sont assez ludiques mais l'ensemble est par trop confus.

SOFUS FORSBERG NO/1 (Jenka Music/ La baleine) Sofus Forsberg propose sur NO/1 un savoir-faire qui à en croire les premiers titres rivalise d'ingéniosité avec les maitres de l'électronica planante que son Opiate, Isan ou tim Hecker. Pourtant, l'album nourrit dans un doux crecendo un appétit grandissant pour les dysfonctionnalités rythmiques, les troubles percussifs et les incursions de bip et de glitchs. En somme, l'album commence comme une iconographie Morr/ CCO pour finir dans les lambes sombres de chez Planet Mu (tendance venetians snares/ lexaunculp) La voix troublante de henriette Sennenvaldt ,très Bjorkienne sur So alone, savemment Beth gibbon sur Convertible love contribue à la belle atmosphère souvent électronique, à l'occasion acoustique (saxophone de niels böttcher/ trombone de morten Klit) qui domine au fil de cet albumA découvrir !

Operastral d'OBNY sortie sur Soundklass recordings/ La baleine malgré le graphisme étrange pour ne pas dire douteux est une bonne surprise dans la galaxie des artistes drill n' bassà géométrie variable. Les ambiances fantomatiques , soutenues par des voix aux embruns easy-listening insolites créaient un climat inaccoutumé et ambigu. Les rythmiques viennent se fondre dans un dédale de samples de guitare sèche et de mélodies post-rock accélérés qui peut donner l'image étrange d'une collision impromptue entre Tipsy, Ganger et 4 heros. (Siing stars) Le fil des composition encourage également des climats plus nuancé , ibériques ou ténues, c'est selon. Il manque sans doute à l'album cette pointe de simplicité et d'expérience de la chose rythmique pour figurer au côté des grands. Attendons le prochain album.

LOSOUL avec Getting Even (Playhouse/ La Baleine) convie les petits rythmes bigarrés de sa techno trésauttante à une flânerie house au pays d 'une Funk Minimale. Les sons ronds, abrasifs distillent une belle idée du son Playhouse et de l'esthètique propre au label. De la techno Allemande, spartiate et efficace, tout simplement.

OHM EDITIONS/ AVATAR pour sa 35 ème parution propose 96432 heures (Dix ans (+) d'Avatar) ; un disque Vidéo, agrémenté de photos retrançant 10 ans d'activisme sur tous les terrains encore en friche de la création.(performance, installation vidéo, musique, vidéo, thêatre). Ce bel objet format A5 cartonné, présente les 3 tenants que sont OHM editions (diffusion d'œuvre multisupport, multimédia), Avatar (art audio et électroniques) et le nom de la chose (laboratoire de recherche). 10 années d'expériences, de pratique et d'apprentissage, d'expérimentatiosn visuelles et sonores qu'il convient de partager en leur compagnie.

KOTRA Dissilient (Nexsound/ http://nexsound.org) KOTRA est le projet de Dmytro Fedorenko (Nexsound/ Import), de Kiev qui avec son nouvel album Dissilient présente de nouveaux points de vue dans son investigation sonore.La pochette ne mentionne que très discrètement le nom de l'auteur. Autant le dire tout de suite, Dissilient est un album quasi inécoutable physiquement tant il épouse les pires cauchemars de notre oreille interne : Haute fréquences ultra saturés, suraigues à faire passer Ryoji Ikeda pour Jean Jacques Perrey. Le partie pris est purement expérimental et invite à une réflexion (quand la musique s'arrête sur l'élesticité et la distortion des sons autant que sur la fascination du bruit. En qualifiant le bruit comme une ex-croissance abstraite du spectre musical, sa terminaison nerveuse, KOTRA lui aura conféré une dimension poétique. L'idée de trouver de la beauté à tant de laideur apparaît en un sens comme une quête dénuée de sens et donc belle. A noter qu'il a collaboré précédemment sur plus de 6 albums avec Kim cascone, Andrey Kiritchenko ou encore Andreas Berthling. Une expérience sans retour…(pour vos tympans ).

Alexei BORISOV & Anton NIKKILA Typical human Beings (N&B research digest) Cet album est un recueil de fragments d'existence, où la voix d'un narrateur vient entérinner les brefs instant et les microtragédie de ce disque. Chaque éléments de la composition met en dynamique le morceau, semblant animer, dans un effet de domino le suivant.Un mouvement presque perpétuel, cyclique et énivrant à la manière d'un morceau entêtant .En intégrant dans son déroulement des phases destructurés X symcope le processue logique de la mélodie et court-circuite le confort d'écoute et par écho sa monotonie annoncée.