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Historique de la bande dessinée Belge

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Extrait #1
Madame Bovary

Journal
janvier 2003 (extraits)

 

 

 

 
 
 

 

 
     
 

Le Petit Historique de la Bande Dessinée Belge de Monsieur Vandermeulen
(les passages en couleur rouge n'ont pas trouvé grâce auprès de messieurs les traducteurs)

Dans les années 1929, pour échapper tant soit peu aux monotones besognes de leur diocèse, quelques ingénieux et habiles ecclésiastiques s’initièrent aux joies de l’affairisme en s'attribuant des postes directoriaux dans de nombreux quotidiens et hebdomadaires du pays. Ces bons pères, sous couvert de redresser une jeunesse par trop retorse, s’arrogèrent la divine responsabilité de faire publier de nombreuses bandes dessinées et histoires illustrées. Ces littératures populaires, exécutées par quelques braves et dociles illustrateurs bien choisis, étaient spécialement destinées aux plus jeunes de leurs ouailles afin de les prémunir des diverses dépravations et déviances auxquelles la vie moderne ne manque jamais d’exposer les âmes innocentes.
C’est assurément à l’un de ces éditorialiste et Homme d’Eglise, le débonnaire et proverbial abbé Wallez, que la bande dessinée belge devra sa réputation internationale. Cet obligeant catéchiste, alors rédacteur en chef du Petit Vingtième, le supplément hebdomadaire du journal Le XXe Siècle, décida un beau matin de janvier 1929, de confier à l’un de ses plus appliqué dessinateur, le jeune Georges Remi, le soin de réaliser une bande dessinée qui exposerait (par exemple) les méfaits et les perversions du système communiste bolchevique (fléau d’une époque aujourd’hui révolue). C’est ainsi que nombre de petits belges découvrirent pour la première fois le Pays des Soviets et les fabuleuses aventures de Tintin et Milou du jeune Hergé.


Le bon abbé Wallez, encore tout ébaubi que si bon accueil eut été rendu à ses talents de co-scénariste, et ne s’attendant nullement à ce que son œuvrette bénéficie un jour des clémentes dispenses de sa hiérarchie, incita son jeune et magnanime prodige à reprendre le crayon et à entamer fissa un nouvel épisode. Une glorification des missions évangéliques d’Afrique parut à ce Supérieur tantinet dirigiste un sujet porteur et non dénué d’intérêt : la bande dessinée belge était née et avec elle son premier chef-d’œuvre : Tintin au Congo.

A partir de là, ce sera tout le petit monde de l’édition catholique belge qui s’enflammera avec une hardiesse quasi impie pour ces divertissants illustrés. Bien vite, Le Boy-Scout Belge, Feu Sacré et le Croisé – et une pléthore de journaux aux noms bien-comme il-faut – tentèrent de concurrencer le Petit Vingtième. Mais ni les Jim Spitfire, Tommy Time, Texas Jim ou Tonny Labagarre n’arrivèrent à détourner du jeune reporter Tintin l’extraordinaire ferveur que le jeune public lui vouait. Ces héros d’un autre temps (dont étrangement aucun n’atteindra la moindre postérité) témoignent, par les noms quelques peu extravagants dont ils avaient été affublé, de la chape moralisatrice qui pesait alors sur ces séries. Il est manifeste qu’ici, les subversives Aventures des Pieds Nickelés, sorties tout droit de l’amorale imagination du voisin Français Louis Forton (et ce, depuis 1908 !) n’avaient probablement jamais réussies à circuler sous les bancs des petits écoliers belges ni à tromper la vigilance des bonnes sœurs. Qu’à cela ne tienne ! Fort de l’enthousiaste vitalité éditoriale de ses bons Pères, plus rien ne pouvait dissuader la Belgique de devenir la grande génitrice de la bande dessinée européenne que l’on sait !

Ces temps pionniers consignés à l’Histoire, la Belgique verra éclore vers la fin des années ’30 de nouveaux périodiques illustrés plus aboutis. En Flandre, ce sera le journal Bravo ! qui apportera un vent frais en traduisant quelques célèbres séries américaines et distinguera, dans sa version francophone éditée dès 1940, les premières histoires de Jacobs.
Mais surtout, apparaîtra en 1938, le bicéphale Spirou/Robbedoes, seul périodique belge de bande dessinée encore en activité aujourd’hui. Conduit à l’époque de ses débuts par Jijé (déjà conforté d’une solide formation boy-scout aux seins des éditions Croisades des Enfants), celui-ci y réalisera ses premiers grands classiques : Don Bosco, ami des Jeunes et Baden Powell quelques années plus tard. Il faudra attendre les années d’après-guerre pour que le journal de Spirou gagne véritablement ses lettres de noblesse, avec une impressionnante pléthore d’individualités qui deviendront toutes plus célèbres les unes que les autres. Ce sont les temps de la " bande des quatre ", c’est à dire : Jijé, Morris, Will, et Franquin et de leurs séries Jean Valhardi, Lucky Luke, Tif & Tondu ou encore Spirou et Fantasio.
A cette extraordinaire émergence créatrice ne tardera pas la riposte de l’ancien virtuose du Petit Vingtième qui (après avoir quelque peu attendu que le bruissement des tondeuses de la libération se fût apaisé) créa à l’automne 1946, avec Raymond Leblanc des éditions du Lombard, le prestigieux journal Tintin. Hergé, à qui la direction artistique du journal incomba tout naturellement, s’entoura lui aussi d’une impressionnante équipe : Edgard Pierre Jacobs, Bob De Moor, Willy Vandersteen, Jacques Martin et le jeune Paul Cuvelier. Bien entendu, une telle production avait également ses insuccès et, comme chez Spirou, toutes les séries ne soulevèrent pas le même enthousiasme ; malgré des noms accrocheurs, les séries Teddy Bill, Jojo Cow-boy, Bouboule & Noireaud, Choko le négrillon ou Titi & son chien Tutu, resteront tristement oubliées.

Les périodiques de bandes dessinées de l’époque ne délaissaient nullement leur rôle pédagogique et nombreuses furent les séries de vulgarisation historique. On retiendra plus particulièrement celles du prolifique scénariste Jean-Michel Charlier (Les Belles Histoires de l’Oncle Paul, Buck Danny, Surcouf ou Jean Mermoz) dessinées tour à tour par Eddy Paape, Mitacq, Victor Hubinon ou Albert Weinberg. Les auteurs flamands Bob De Moor et Willy Vandersteen participèrent quant à eux, avec leurs albums empreints d’un délicat nationalisme, Le Lion des Flandres, ou la révolte des Gueux de la série Thyl Ulenspiegel, à limiter la déréliction de l’identité flamande que ces insensibles Temps Modernes tendaient à balayer.

Dans les années ’50 et ’60 allaient se constituer ce que l’on appellera plus tard les rivales écoles de Bruxelles (dirigée par Hergé) et de Marcinelle (des édition Dupuis) (1).

Les journaux Tintin et Spirou virent alors une seconde génération de dessinateurs rejoindre la déjà phénoménale concentration de talents. Chez Spirou, sous la direction du réjouissant rédacteur en chef et scénariste Yvan Delporte, surviendront Tillieux, Macherot, Peyo, Roba, Lambil et Jidéhem, tandis qu’en face, chez Tintin, débarqueront Tibet, Graton, Vance, Craenhals et le tout jeune Hermann.

La Belgique des années ’70 et ’80 aura elle aussi vu de très bons auteurs s’imposer, tant et si bien que les citer tous deviendrait fastidieux et nuirait sans aucun doute au ton enjoué et agréable que nous tentons de prêter à notre plume. Sans être trop vétilleux et pour ne pas manquer à notre rôle, citons encore en vrac et pour mémoire, l’indéniable importance des scénaristes Greg, Cauvin et Duchâteau (qui à eux trois auront dominé ces deux décennies avec près de deux cents -200 !- séries à leur actif) et les dessinateurs Wasterlain, Denayer, Seron, Gos, Dupa et Walthéry.

Si actuellement l’esprit de " l’âge d’or " des années ’50/’60 demeure irrémédiablement perdu, les auteurs et éditeurs d’aujourd’hui auront néanmoins eu le mérite d’avoir su efficacement interpréter les attentes d’un public de plus en plus insatiable (2) et saisi tout l’intérêt d’un marché particulièrement lucratif.

Ainsi, il est intéressant de constater que les récentes résurrections des aventures de Blake & Mortimer, série phare de feu Edgard P. Jacobs, ont réussi à pulvériser tous les records de ventes, jusqu’à en faire suffoquer de joie leurs propres promoteurs. Signe d’une époque, probablement, puisque les séries qui on fait la force de l’école belge comme Lucky Luke, Spirou et Fantasio ou les schtroumphfs continuent à paraîtrent sous d’autres plumes alors que leur créateur ont disparu (3).

Autre véritable parangon de ces temps nouveaux, l’incontournable scénariste Jean Van Hamme (que ni ses collègues Desberg et Duffaux n’ont encore réussi à détrôner). Cet ancien agrégé universitaire d’économie politique a su admirablement allier efficacité et rentabilité ; ses séries Thorgal, XIII, Largo Winch et Les Maître de l’Orge (parallèlement toutes adaptées en dessins animés, billets de loterie ou séries télé) sont de véritables réussites et ses albums capitonnent de leurs couleurs chatoyantes les étals des plus grandes surfaces commerciales européennes. Remarquons également les formidables succès populaires des séries pour enfants Jojo, Kid Paddle, Cédric et Le Petit Spirou (frasques triviales de Spirou enfant), elles aussi déclinées pour la plupart en séries animées.

Mais ce tableau de la bande dessinée contemporaine belge ne pourrait s’achever sans que nous n’apportions une mention toute spéciale aux quelques éminents spécialistes ès bande dessinée, véritables gloseurs férus de sémiotique, que sont Thierry Groensteen, Jan Baetens ou Benoît Peeters, ce dernier étant également scénariste de la série les Cités Obscures dessinée par le récent Grand Prix du Festival International de la Ville d’Angoulême, François Schuiten. Notons aussi que ce même festival a attribué le Prix du Meilleur Album 2001 à l’aventureux Déogratias de Jean-Philippe Stassen.

Plus que jamais la protéiforme et bouillonnante bande dessinée Belge s’exporte et s’affirme, comme en témoignent les récents soins portés à ce " 9ème Art " par les successives instances politiques et culturelles du pays. Depuis quelques années, en effet, la Belgique accueille de nombreuses et réputées écoles de bande dessinée qui développent un enseignement unique et générateur de nouveaux jeunes auteurs. Autre signe d’une éclatante santé économique, la multitude de fresques, honorées à grands frais dans de nombreuses villes, représentant les plus illustres personnages du patrimoine. Ces fresques rappellent ainsi de manière persistante aux habitants et aux touristes, qu’ils évoluent au Royaume Magique de la BD, tout comme le prouvent aussi les places et les ronds-points de Charleroi, où Schtroumpfs, Flagada et Marsupilami ont profitablement remplacés les austères bustes de bourgmestres, syndicalistes ou autres figures socialistes qui auront façonné la mémoire de l’ancienne cité minière. Signalons pour finir qu’il existe à Bruxelles un " musée de la bande dessinée " dont les resplendissantes ferronneries Horta, fraîchement restaurées, demeurent un véritable joyau de l’architecture Art Nouveau, à visiter d’urgence.

Monsieur Vandermeulen

Les textes en cause :
Historique de la bande dessinée Belge
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