Le géant qui pleure

Donjon Monsters tome 2



La couverture

48 pages - couleur
Scénario Lewis Trondheim, Joann Sfar
Dessin Jean-Christophe Menu
Editeur: Delcourt, 2001

Histoire:
L'oeil du géant Biscara que possède Alcibiade s'est soudainement mis à pleurer et ses sanglots inondent le Donjon. Alcibiade et Horous sont chargés de retrouver le géant pour résoudre le problème.

Mon avis:
Je trouve que c'est avec ce tome que le concept "Monster" prend toute son ampleur, car on a vraiment plaisir à retrouver les même personnages que dans Zénith dans une nouvelle version (ce qui n'était pas trop le cas dans le tome précédent car on y voyait surtout des nouveaux personnages et que le style de Mazan est plus conventionnel que celui de Menu). La mise en scène est également assez différente par rapport aux autres tomes de la série, en particulier sur le découpage: dans les dix premières pages il y a 8 scènes différentes, alors que dans Jean-jean la terreur par exemple il n'y en a que 2. Il y a aussi beaucoup plus d'ellipses temporelles (qui augmentent d'ailleurs souvent le comique de la situation , comme le passage de la planche 1 à la planche 2).
Parfois on a aussi des cadrages qu'on a pas du tout l'habitude de retrouver dans Donjon comme celui là:
Autre grand changement: dans les premiers tomes de Zénith, Alcibiade et Horous n'avaient pas beaucoup de personnalité. Dans Le géant qui pleure, les auteurs ont carrément décidé de changer leurs traits de caractère, surtout pour Horous qui devient ici très condescendant, voir méprisant envers les autres personnages et très sûr de lui.
Quant au scénario je l'ai vraiment trouvé ahurissant. Un mélange du meilleur de Sfar pour les situations amoureuses compliquées et de meilleur de Lewis pour les rebondissements et les situations comiques.
Et ce qui me plait vraiment c'est qu'à chaque fois qu'un sujet est abordé tous les clichés sont évités et on est vraiment surpris (par exemple avec l'introduction du philtre d'amour je me suis tout de suite dit: "Pfffff ! Ils vont lui faire boire et elle va tomber amoureuse de la mauvaise personne c'est hyper classique" et puis en fait non. C'est pas du tout ce qui s'est passé).
Il y a autre chose d'assez déroutant, c'est le langage parfois assez cru, contrairement à la série Zénith (un peu comme dans "Le Volcan des Vaucanson"). Il va falloir attendre pour voir si cela va se généraliser ou si c'est spécifique à certaines séries (en tous cas moi j'aime bien).
Y a qu'un seul truc qui m'a déçu c'est la fin un peu abrupte. Et puis en fait je me suis aperçu que j'étais à la page 32 et qu'il manquait la fin alors j'ai du retourner à la librairie pour faire un échange (vive les reliures de chez Delcourt !).


Note:

--> Anecdote : Jean-Christophe Menu a glissé plein de petites éperluettes et ciboulettes de l'Association sur la couverture (c'est Guy qui doit être content !)
--> Extrait : Horous et Alcibiade préparent leur voyage




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