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LAWRENCE
ENGLISH Hapiness will befall
V/a
CRONICA Essays On Radio : Can I have 2minutes of your time?
(Cronica 020-2005 / Metamkine)
Lawrence
English, artiste multifacette australien (écrivain, artiste multimédias,
compositeur, plasticien) nous entraîne dans un circuit dont la carte
est mentale ; une flânerie qui se déroule en Océanie, depuis Brisbane,
Auckland, Adelaide, Bangalore, Budi Koti jusqu'à Singapour. Auréolé
de la présence d'Aki Onda et de James English, cet album évoque
la mythologie des lieux, un hommage aux folklores, aux rites et
aux cultures ici traversées. Depuis 2001, English a effeuillé le
carnet de route des labels internationaux, depuis IA6, ROOM 40,
Naturestrip, Quatermass, Cajid, Cronica en compagnie d'Ai Yamamoto,
de Tujiko Noriko, David Toop, Scanner, Oren Amberchi, etc.… Ce qui
définit au plus près la nature de sa musique tient sans doute à
cette sensibilité si particulière pour les soundscapes… de longues
plages environnementales, presque ambiantes où viennent se greffer
des frémissements, des territoires imaginaires de drones. Ces explorations
sur le long terme,l'on récemment amené à travailler sur un projet
environnemental Audio-visuel- Ghost towns- English affectionne les
territoires eidétiques, cinéma aveugle pour l'oreille, échos résiduels
de mémoire des lieux. Une musique à la fois isolationniste à la
manière d'un Thomas Koner et enveloppante à la façon des brouillards
chers à l'écurie Kranky (Growing/ RoyMontgomery /dean Roberts).
Beau et apaisant. Faisant suite aux épreuves sonores des canadiens
d'OHM-Avatar, c'est au tour de Cronica d'entamer une étude autour
du média qu'est la radio. S'appuyant sur quelques constats évidents
et interrogations simples ; la radio est le premier média mondial
; la radio est un médium saturé où tout survient simultanément,
une multitude de couches dont on devine l'existence, tapies dans
l'ombre mais sur lesquelles on est sans contrôle. De plus la radio
est productrice de Bruit Blancs, de micro-évenements électro-acoustiques,
expérimentaux (le brouillard qu'on note entre 2 recherches de plages)
Les réflexions de Cronica portent sur ces éléments de passages,
entre transitions musicales narratives et détails de brouillards
sonores confus et aux formes ambivalentes. Il y a évidemment en
arrière plan, un hommage appuyé aux Imaginery Landscape #4 for 12
radios de John Cage.. Maître étalon s'il en est de la recherche
sonore contemporaine. Pareils à ce mass-média dépeint, anarchique,
foutraque, plein d'une saine humanité, les artistes invités (prés
d'une quarantaine) ont eu 2 minutes pour transfigurer cette matière
première bouillonnante ou éthérée, malstrom de voix sans corps,
et la plier à leur vision singulière. Avec @c, Heitor Alvelos, antmanuv,
Gilles Aubry, Autodigest, Heimir BjOrgulfsson & Jonas Ohlsson, Boca
Raton, Cancer, Lawrence English, Christine Fowler, Freiband, General
Magic, John Hudak, Vitor Joaquim, stephen Mathieu, O.Blaat, Pal,
Pimmon, Jorg Piringer, Pita Pure, Random Industries, Paulo Raposo,…
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DJ
RUPTURE low income tomorrowland
(Tax records/ La baleine)
Dans
la logique des téléchargements libres (Common process…) , Low Income
tomorrowland inaugure the Lemon red serie, une série de mixes destinés
" à mettre de la bonne musique dans vos oreilles " . Un projet mensuel
de mixes dont le relais se fera via MP3 sur internet par des téléchargements
gratuits (Mpfree : www.lemon-red.org ). Un assemblage unique et
éructant de beats furieux, de sons exotiques, de hip-hop revendicatif,
quelque part entre DJ Assault et Gold Chains , électro-foutraque,
dub, break-beat.; un mix qui rame un peu sur les premières longueurs
mais qui se nourrit de sa propre énergie pour exploser en milieu
de parcours et mettre en branle la machine à danser. On retrouve
des morceaux épars de Filastine, Mia, Crime Mob, DJ Class, Sister
Nacy, Sizzla, Bong-Ra, Jahba, Malica, DJ Technics, Team Shadetek,
et DJ Rupture laisse à Tracy Chapman le soin de clore cette session.
Pas le meilleur, mais agréable, quand même.
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FRA
LIPPO LIPPI the early years in silence and small mercies
(Rune Grammofon/ La Baleine)
A
mesure que passent les années, on redécouvre par le biais de Rune
Grammofon l'héritage laissé par Fra Lippo Lippi. Un travail qui
tient d'autant plus à cœur à Rune Kristoffersen (boss de Rune Grammofon)
qu'il est un des 2 membres fondateurs du projet. Loin des explorations
boréales du grand Nord, des partis pris expérimentaux, poésie Sonore,
esthétique minimaliste, du label, Fra Lippo Lippi, après un best
off 1982-1995 réédité l'an dernier sur Rune revient à nouveau avec
une sélection choisie de ses morceaux de jeunesse, issus des 3 premiers
albums, à savoir In Silence, small Mercies, Now and forever. Composés
entre 1981 et 1983, ces morceaux ont l'apanage des eighties, ce
romantisme maudit, fils de la No Wave et du Pré-Curisme. Un monde
de synthétiseurs pastel, de batteries naïves et binaires, de mises
en scène romantiques, de voix tout en échos à la gravité patente,
façon Bowie, de gymnopédies de pianos fleur bleue…C'est vraiment
toute une époque, empêtrés dans son mauvais goût, ses écueils exaspérants
mais aussi pleine d'une sincérité débordante, loin des calculs mercantiles,
que les amateurs de 4AD, du Bowie de la fin 70', de Cabaret Voltaire
apprécieront sans retenue. Bien loin du sillage de Rune Grammofon,
mais avec un certain charme, par son décalage. Un témoignage
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CASIATONE
FOR THE PAINFULLY ALONE Pocket symphonies for the lonesome subway
cars. + Answering machine music
(Tomlab/ Chronowax) www.tomlab.de
Cette 55ème sortie du label Tomlab est la réédition des 2 premiers
albums de Casiotone (for the Painfully Alone) sortis respectivement
en 2001 et 2002 sur…Tomlab ! cherchez l'erreur ? Voici la chronique
de l'époque, parue dans Jade (toujours d'actualité, donc.)Rattrapage
d'Hiver ! Answering machine music n'est rien moins que la genèse
intellectuelle et musicale de ce qu'allait dessiner quelques temps
plus tard l'acclamé Pocket symphonies for lonesome subway cars.
Un song-writer impénitent, Owen Ashworth, quelques consoles pourraves,
une voix à rayer du marbre et pas mal d'amertume, voilà ce qui aura
concouru à l'émergence de ce premier album réédité par Tomlab pour
cause de sortie préliminaire confidentielle. Une bien heureuse initiative
lorsqu'on sait à quel point les compositions fébriles de ce jeune
allemand laissent comme vide à la fin de chaque écoute. Comparé
à juste titre à quelques artistes majeurs, de Montain Goats à Will
Oldham, en passant par Silver Jew, il injecte à ses home-writing
des sonorités de son enfance : train électrique, boîte à musique
dans la même insouciance qu'un artiste comme Anderson ; la (non)
maîtrise présente sur cet album conjugue à la fois les limites de
l'album et sa richesse d'ouverture. Écouter Casiotone, c'est admettre
un temps le monde pour ce qu'il est : havre de tristesse et de mélancolie,
lieu de bonheur fugace et d'éclairs de joie. Casiotone effleure
les compartiments les plus intimes de notre enfance, privilégiant
une approche tantôt onirique, tantôt mélancolique à ses litanies
désœuvrées.
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SIBYL
VANE Paradoxes
(Jerkov musique/ www.jerkov)
Inspiré
du roman Faustien, d'Oscar Wilde, Dorian Gray, Sibyl Vane, la promise
de Dorian. nous avait déjà séduit à l'époque de son premier maxi
Prêt à porter où le groupe (alors Trio) épousait la cause d'un rock
atmosphérique lardé d'expérimentations hypnotiques. Le Trio de Pau,
devenu duo , continue à amalgamer les genres, intégrant au-delà
des éléments du début Post-rock, Noisy, pop, des schémas électro
atmosphériques. Le chant, très affirmé en anglais, devient plus
fragile dès lors qu'il est déclamé en français… On navigue dans
des climats éthérés, des mélodies livides enjambées de lentes montées
pondérales, oppressantes aux accents no-wave.
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SCOTT
ARTFORD radio Station
EUSKAL
INTERPRETAZAILE BERRIAK 1 Salia
(Antifrost/ Metamkine) www.antifrost.gr
Scott
ARTFORD, musicien résident à San Francisco manipule depuis une poignée
d'années les problématiques autour des médias, de leur usage et
des procédés d'émissions attenants. Il participe, aux côtés d'autres
intervenants du son (Daniel Menche, Joe Colley, Francisco Lopez,
Zbgniew Karkowski, Masako Tanaka, Tom Novak, etc. à creuser la matière
du son, à en repousser les frontières, à en " borner " les limites.
Ici, comme pour la toute récente double compilation de Cronica,
Artford expérimente sur la radio, explore les strates parallèles
des sonorités (et des non-sonorités) qui s'y cachent, traquent les
no man's land sonores de bruits blancs entre chaque plage pour construire
son projet. Excessivement expérimentales, ses pièces n'en demeurent
pas moins narratives dans leur déroulement, privilégiant une sorte
de cinématique de teintes sépias. Le second volet des nouveautés
d'Antifrost amène le label à traverser la chaîne pyrénéenne, s'attachant
à étudier quelques musiciens de langue et de culture basque… qui
nous permet une petite digression sur cette langue, le basque, qui
reste un mystère encore non élucidé, hors des schémas des langues
indo-européennes, puisant son vocabulaire et ses constructions grammaticales
dans le mystère des origines glossiennes. Ici les pièces, dans une
pure esthétique Antifrostienne, mettent à mal le silence, sous couvert
de haute fréquences, de sons filtrés,d'ondes sonores composées par
Xabier Erkizia (Lesaka) Inigo Telletxea (bera), Tzesne (Errenteria)
Edorta Izarzugaza (Bermeo) et Mattin (Getxo) qui insinuent à divers
degrés, des éléments électro-acoustiques, expérimentaux, atmosphériques.
Les titres parlés évoquent les extrapolations sonores d'un Jaap
Blonk Exigeant et rude (comme un basque).
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OPTOPHONE
Amber Trap
(Partycul System/ Chronowax)
Connu
par le passé sous le pseudonyme de GUINEA PIG, Thomas Fernier a
le talent d'en avoir plusieurs. Il revient, après un album de très
haute tenue (Bientôt votre mariage) paru en 2004 et une poignée
de concerts à travers la France aux côtés de Jean François Pauvros,
Didier Petit, Mikolas Chadima ou encore Damo Suzuki Network (Chanteur
de Can), rien moins que ça, s'il vous plait. Amber Trap (hommage
à Nabokov ?) est le prolongement de ses rencontres, autant qu'une
quête d'enrichissement personnel et musical. Fruit d'une collaboration
croisée entre Optophone et TV La SUN Or (John Marron), ces 2 artistes
ont par le passé contribué à des installations ou improvisations
collectives (Les éditions d' Equilibre instable, " c'est parti ")
Cette pièce sonore est issue d'une session d'improvisation autour
d'un duo entre violoncelle et guitare ; des instants recomposés,
réorchestrés et mixés, auxquels sont venus s'adjoindre des éléments
épars… basse, batterie, voix, ordinateur, effets divers, orgue,
traitement, etc.… La pièce est d'une belle dualité, un conciliabule
passionné autour d'un verre, traversé d'instants d'une grande complicité,
aussitôt remis en cause par une confrontation brutale et lapidaire.
Un jeu de contrastes des plus intéressants.
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MUM
Yesterday was dramatic-today is ok
(Morr music/ La baleine)
Rappeler
l'importance des micro-labels, c'est aussi faire un devoir de mémoire
lorsque le temps s'en fait sentir, comme c'est le cas ici. Yesterday
was dramatic, today is ok, est précédemment sorti sur Rocket Girl,
petit label anglais dirigé par Vinita, ancienne co-locataire de
Piano Magic, responsable entre autres des méfaits sur Lp de PS I
Love You, Fuxa, Mazarin, Pluxus, State River Widening, Piano Magic,
Low, Transient Wave, Azusa Plane etc.. Même pochette, même titre,
même ordonnancement des compositions, L'album ressort avec une meilleure
promotion sous un éventail plus large, ça reste de bonne guerre
pour le groupe et pour l'auditeur, compte tenu des qualités indéniables
de ce disque. Mum est ici au sommet de sa forme; Une électronica
belle, racée, tonique à cheval entre Aphex Twin et Takagi Masakatsu
; un début-album où on décèle déjà le savoir-faire d'écriture, l'ingéniosité
des arrangements et des micro-sons du grand Nord (de l'Island) qui
évoluent, tournoient dans l'air et finissent par se catapulter dans
l'atmosphère. La fraîcheur est encore plus qu'aujourd'hui présente,
pareille à l'air frais qui s'engouffre dans une maison, libre, plein
d'une énergie juvénile. A découvrir ou à redécouvrir de toute urgence.
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SISTER
OH ! Pif Paf Hip Hop I wasn't here when it happens
(Autoprod/ sisteroh@hotmail.fr )
Sister
Oh ! issu du terreau artistique tourangeau, a toujours fait montre
d'une curiosité sans bornes pour les courants musicaux, depuis le
Krautrock aux musiques progressives, de l'électronique transgénique
aux institutions contre-culturelles underground ( exception faite
de Johnny) Ici, c'est à une odyssée Hip hop qu'il nous convie sous
forme de clin d'œil conceptuel au genre, en réunissant sur près
de 25 années, une sélection des essentiels du mouvement hip-hop
, s'octroyant à l'occasion quelques dérives vers ses morceaux de
prédilections. Un travelling avant de l'histoire de ce courant,
sur fond de scratch tueurs, de stigmates hilarants (Vanilli Ice),
de flow dévastateur, de break fra-cassant. Pèle-mêle, on se réapproprie
quantité de sons qu'on croyait définitivement inventoriés dans un
coin de notre cerveau, on redécouvre, à travers le bon goût de son
sélecteur, les hymnes de ce courant (le rap) autant que de ce mouvement
culturel (le hip-hop) sans doute aujourd'hui le plus novateur, capable
de se renouveler, pareil au phénix. Une sélection largement orientée
vers l'international, avec Antipop Consortium, Break Machine, Mantronix,
Disco 4, Last Poets, MC connection, Stezo, Vanilla Ice, P.E., Dr
Jeckyll, Prefuse 73, etc.…plus de 70 références ! Un travail digne
d'un DJ Shadow pour un disque démo d'une très grande tenue.
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TETUZI
AKIYAMA/ JASON KAHN till we meet again
(For
4 Ears record/ For 4Ears) CD1656 Dist. Metamkine
FREDY
STUDER/AMI YOSHIDA Duos 21-27
For
4 Ears record/ For 4Ears CD1656 Dist. Metamkine
Till we
meet again est la discussion aérienne d'une abeille et d'une libellule.
Tetuzi Akiyama à la guitare acoustique, Jason Kahn aux percussions
et au synthétiseur analogique. Les fées de la technologie se sont
penchées sur le berceau de cet album ; permettant au 2 intervenants
de converser à distance, séparés de plusieurs milliers de kilomètres,
l'un à Zurick, l'autre à Tokyo. Davantage qu'un échange, il s'agit
en réalité de 2 monologues qui cheminent en parallèle, digressant
sur les thèmes communs du minimalisme, de la légèreté de l'être,
d'une certaine forme d'esthétisme musical et d'un sens commun pour
certaines valeurs humaines (la fraternité, le respect de la différence,
l'altruisme ). Les percussions de Khan et ses micro-environnements
viennent caresser le silence, enlacer les mélodies filigranes d'Akiyama.
Ce dernier " s'accorde " à livrer une forme désinvolte de Blues,
Atonal par instant, où la guitare subit tous les merveilleux outrages,
depuis les frottements à l'étreinte, du grattage jusqu'aux pincements.
Kahn, pour sa part privilégie l'effleurement plutôt que le contact,
la caresse au touché avec une sensibilité qu'on dirait charnelle..
Une très belle métaphore sur l'esprit / les spectres d'une mélodie
oubliée. Fredy Studer, pour sa part continue à provoquer la confrontation
avec les artistes qu'il estime ; après Robyn Schulkowsky, Jim Hi
Lim/Joëlle Léandre/Dorothea Schurch et DJ M. SINGE . C'est autour
d'Ami Yoshida, la jeune chanteuse japonaise de poser ses frêles
intonations sur les constructions rythmiques complexes du batteur
suisse. Entremêlements de vocalises fragiles, petits bruits d'oiseaux,
indicibles petits signaux, appels, silences, exhortations, métissés
d'éléments épars, d'objets du quotidien (bois, métalliques) transformés
par Studer le temps d'un moment en percussions improvisées. Travaillant
les franges externes de la sensibilité, on assiste à une communion
rare, une émotion brute et primaire, une improvisation savante où
la technique disparaît au profit de la simple émotion pure. D'une
beauté captivante. L'improvisation à son sommet.
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DOCTOR
FLAKE Intervention Chirursicale
(Zoo rec/ Differ-ant)
On
connaissait Malcom Catto, musicien insolite au goût prononcé pour
le crossover (album sur Mo Wax), collectionneur impénitent de rareté
Soul -funk Hip-hop Jazz, compilant presque 40000 disques à lui seul
; il faudra désormais compter sur Doctor Flake, amateurs résolu
de galettes Reggae Ska, Rock Steady, Blues, qui aura étendu son
savoir ensuite au Dub anglais, à la Jungle et au Drum 'n bass, abstract
Hip hop . 2 platines, un ordinateur et un échantillonneur plus tard,
voici le jeune homme fin prêt ; Entremêlant l'instinct du mélomane
et le savoir-faire du technicien, Doctor Flake compile, stratifie,
ordonne, dématérialise sans relâche, sa discothèque, fouillant avec
la patience d'un archéologue les vestiges oubliés des courants pré-cités.
Le résultat de sa thèse se nomme Intervention Chirursicale, mélange
spontané d'abstract hip-hop, de samples de standard du cinéma américain,
d'embruns rock-folk, d'électronique fluette et d'un zeste de génie
groovant du R'nB, de funk et de Dub. Le jeune homme, même si c'est
son premier disque , c'est déjà fait la main auprès d'éminents représentants
du genre, depuis Mike Ladd, RJD2, Scratch Perverts, Mike Patton,
AKA, DJ Vadim, Daddy G, the Hacker, etc.… Une sorte de Fourtet,
perdu dans les limbes d'un DJ Shadow ou d'un Wax Taylor. Les arpèges
de guitare en boucles, les climats plombés hypnotisants , le ressac
incessant des nappes de guitares et ces mélodies ! Un premier album
d'une splendide concision, subtil et vivifiant.
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THE
TIME FLYS Fly
(Birdman records/ BMR077/ Diffr-ant)
L'attitude, la
particule The, la ville, New York, tout participe de cette énergie
viscérale du Rock n' Roll Mid-70'.The Time Flys est un groupe issu
des cendres de The Cuts, avec Andy et Eric Johnsons aux vocaux.
Un son brut, sans fioriture, salement urbain, d'une énergie qu'on
pensait à jamais perdue depuis les New York Dolls ou les Stooges.
Un rock névralgique d'outre-tombe pour écorchés vifs. Ecouter Jailbait,
" dirt (my best friend) ou Teenage tears " et vous n'en reviendrez
pas ! Un rock Prophétique, produit Par Greg Ashley, une furie datée
qui n'attend que vos oreilles pour retrouver la route de la renommée.
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THE
AMERICAN ANALOG SET Set Free
(Morr/ La Baleine)
Avec
Un titre " Set Free ! " qui aurait pu faire office de manifeste
pour Cecil Taylor ou Max Roach, The American Analog set, revient
sur le devant de la scène. On retrouve en ordre dispersé ce qui
a fait par le passé le charme (ou l'agacement)… la fébrile tension
tout du moins de ce qui caractérisait leur style d'alors. Envolées
pop contemplatives, synthétiseur pastel, frange de petites guitares
indies aux accents folk. Pas vraiment un groupe revendicatif, plus
prompt à se fondre dans un effacement bon ton. Une économie de mots,
la discrétion comme ligne de crête, The American Analog Set (dont
on a suivi avec intérêt l'errance solo de son mentor Andrew Kenny
aux côtés de Benjamin Gibbard) cultive ce goût pour la transparence
(lignée Movietone /Galaxie 500/ Yo la tengo ) quant il n'est pas
question de disparition. Un goût pour les petits plaisirs discrets,
clin d'œil de l'existence plus que grands émois qui nécessite une
disposition particulière de l'auditeur. The American Analog Set,
aux détours de ces nappes d'orgues, de vibraphones, de chœurs vaporeux
crée des mini-évènements qui en apparence futiles se révèle une
source de bien-être dans la répétition.La recherche de quiétude
et d'accalmie tant espérée. De la pop-indie aquarelle bien ficelée.
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EGO
TWISTER Party Ruiners
(www.egotwister.com)
Ce
qui manque invariablement aux divers courants de la culture techno,
c'est ce second degré total, et les délires sonores attenants. Heureusement
pour nous, Ego Twister, est là pour y remédier, en injectant à son
breakcore flamboyant, une kyrielle de samples empruntés (au cinéma,
aux dessins animés) et une somme de délires et de constructions
bancales. Au-delà de la simple plaisanterie, en dénaturant les sons
électro-breakcore à coups de cut, de samples de guitare métal, les
artistes regroupés derrière Ego Twister dynamitent et redéfinissent
dans le même temps le genre ou tout du moins le dépoussièrent franchement
! On retrouve sur ce Party Ruiners quelques noms déjà prometteurs,
depuis les Robots Musiques ( soit Puyo Puyo et Rod Droïd), Debmaster,
Yvan & Lendl, Bong-ra, Ove Naxx, Amnésie [guÿôm] et Ladyatone dans
des veines proches à plus ou moins hautes doses du collectif V/VM,
de choses de chez Shitkatapult, Planet Mu, Shit Records, d'artistes
comme Team Tendo, Shimat ou Donna Summer (voir sur son label Cock
Rock Disco). Pas la peine de nous prier, nous ici, on adore ! Piétinez
votre disquaire pour vous le procurer !
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V/A
TRANSSOLAR RECORDS
(Transsolar records/ La baleine)
KID
CONGO & THE PINK MONKEY Birds philosophy & underwear
(Transsolar records/ La baleine)
Sous
couvert de décontraction et de fausse nonchalance rock'n roll. le
petit label Transolar records continue à récupérer de-ci de-là les
rescapés du rock n'roll 50', les intermittents du blues sales et
des petits effets de manches analogiques. Difficile d'y voir clair
dans la ligne artistique du label, mélange de rock pugnace et de
petits embruns et autres soubresauts électroniques. On retrouve
dans le lot quelques têtes bien connues, telles que l'excellent
M. Quintron (et miss pussycat) et ce modulateur de l'espace entrevu
l'an passé à IDEAL!, mais également Tokyo Sex Destruction ou Monochrome.
Une bonne compilation composée de groupes captivants qui ont parfois
tendance à se ressembler au fil de l'écoute. Attachant sans être
déroutant. KID CONGO & THE PINK MONKEY, que l'on retrouve sur la
compile sus-nommée ont pris le parti d'un rock bâtardisé d'éléments
Funk, réutilisant des schèmes de blues de rock à la Jon Spencer
mais sans l'intensité. Agréable mais sans grande saveur…
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PORCELAIN
Me and my Famous Lover
(Drunk Dog)
L'évolution
du groupe est tangible, elle s'inscrit dans un cheminement logique,
une tradition d'us et coutumes autour de l'usage de la guitare,
de la basse et des percussions. Après I've got a really important
thing to do right now but I can't do it cause I'm asleep, me and
my famous lover, Porcelain revient aux détours de ce Me & my Famous
Lovers. Originaires des lointains plateaux normands, Porcelain évolue
sous divers patronymes depuis 1996 dans une scène locale en perpétuelle
redéfinition. L'assise de Porcelain se dessine courant 1999. Le
line up se solidifiant autour de François, Nicolas, Yvan et Jérémie.
Dès les premiers instants de l'album, on entre dans un léger brouillard,
flot électrique bourdonnant des guitares, assise parfaite de la
batterie. La dissémination de la mélodie opère à merveille, la situation
de chaque élément, rendu presque imperceptible par le brouillard,
rend difficile leur localisation. On entend ici des voix, là des
sonorités fragiles, atonales, presque empruntés à la nature (souffle
du vent, ricochet de pierre, mécanisme lancinant). Loin d'une angoisse
incontrôlée, on se sent familier à cette alcôve brumeuse, sans cloison
ni frontière. Pourtant, c'est bien la lumière qu'on entrevoit à
l'écoute du " titre Palindrome ", marion is rock is marion, magnifique
vagabondage hivernal … On atteint des sommets sur Good Morning rock
star, manifeste bruitiste et ascétique. Quelque part entre Radar
Bros, Mogwai et Explosion in The Sky, Porcelain a trouvé sa voie
céleste.
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BUGGY
Blaesheim hill
([herzfeld])
Herzfzled, en
à peine 3 références (T/, Lauter) a su faire montre d'un nez fin
impeccable et d'une certaine maestria en matière de découverte de
jeunes talents. Faisant suite à T. puis Lauter, il draîne cette
fois dans sa traîne Buggy, qui après de singulières modifications
(Molies, Non Stop Kazoo Organisation, Stephen's Library) a su asseoir
son line-up. Un peu dans l'esprit de la pochette, on se sent bien,
perdu quelque part dans New-York un samedi matin ensoleillé, à sentir
le soleil taper sur son visage et l'odeur des Pancakes fin sortis
du four. Nonchalant sans être gauche, aérien sans être vaporeux
; précis sans être précieux, Buggy invite à sa table des références
chouettes et classes, depuis Pavement à Sebadoh ! On respire l'indie
1980' à pleins poumons ! Les mélodies sont légères, entêtantes,
la batterie minaude avec élégance, les voix imposent une belle prestance,
la bande de potes (T. et Lauter) est au rendez-vous. Buggy nous
ferait presque nous sentir en été en plein cœur de l'hiver ! Pour
faire des économies de chauffage ! Absolument conseillé !
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THE
CORTET HHHH
(On Usound/ Metamkine)
Cor
Fuhler (Piano préparé), Thomas Lehn (analogue synthétiseur), Rhodri
Davies (Harp préparé) et John Butcher (saxo tenor et soprano) Un
line-up lumineux, quartet harmonisé par Cor Fuhler , déjà presque
établi sur une précédente production de On U sound avec Thomas Lehn
et ses synthétiseurs analogiques, John Butcher qu'on ne présente
plus et Luc The ex (absent sur ce coup). On retrouve en plus Cor
Fuhler au piano préparé, et Rhodri Davies à la harpe préparée,proche
du jeu de Joëlle Léandre.. Le résultat pourra passer pour incommode
aux oreilles de certains, mais reste foutrement ténu, riche d'une
expérimentation sans œillères. Des textures et des sons complexes,
portés par cet ensemble d'exception, où trois instruments acoustiques
viennent heurter la contenance et l'aplomb de l'analogique. Un jeu
de faux-semblants et de mimétisme où John Butcher, armé de son saxo,
délivre des gammes, de tonalités, des textures, jamais éloigné des
synthétiseurs de Lehn. C'est l'aspect un peu daté du son qui charme,
comme un vieux disque retrouvé au grenier. Rhodrie Davies use et
abuse d'objets métalliques pour pervertir le son harmonieux de sa
harpe. On pense nécessairement au travaux de Behrens mais aussi
aux récentes expérimentations du japonais sur Créative Sources,
cette fois ci avec un piano. On retrouve ses atmosphères souterraines,
lourdes, telluriques, bruyantes. qui viennent frapper la grève du
piano préparé de Fuhler, sorte de générateur d'ondulations, d'overtones
parfaitement ordonné. Un riche palette de sonorits.
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ANDREW
SWEENY monotone…
(Travelling 04)
Le
parcours d'Andrew Sweeny est similaire à celui de beaucoup d'autres.
Il chemine en parallèle à une passion aveugle pour les mélodies
tristes du crépuscule. Au travers de ses song-writing, il distille
par bribes sa vie de diplômé en littérature, ses expériences au
sein de collectifs indé de la scène montréalaise, les petites désillusions,
les belles promesses, le quotidien passé et présent…. Les choses
de la vie comme dirait Sautet. L'inexplicable beauté de cet album
tient à sa capacité à transfigurer la monotonie du quotidien en
de petits instants inoubliables et uniques. L'uniformité, la répétition
des jours, la grisaille de nos quotidiens, sont ici balayés par
la fragilité évanescente de ses compositions, sur le fil tendu d'une
beauté fragile. Un exercice de style magnifique ou flottent les
spectres de Leonard Cohen ou de Bruce CockBurn, tous deux ayant
croisés la route du jeune homme. Fingerpicking, textes emplis d'une
poésie sibylline, fragments dissolus de piano, égarements, atmosphères,
écumes d'un Nick Drake… tout participe ici à nous faire aimer cet
auteur si semblable et pourtant si différent de tout être humain.
La magie de l'humanité
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