CORPUS SONG
Par Edmond Baudoin
Le livre


J’ai déjà beaucoup écrit sur ce que j’appelle la musique du dessin. Je ne veux pas me répéter ici.
Alors comment écrire sur ce que je cherche ? Pourquoi ai-je dessiné l’homme, souvent, avec plus de noir que la femme ? Avec un pinceau plus “brutal”...
À priori ce n’est pas juste, dans l’amour il y a un partage souvent égal de violence et de tendresse.
La raison de ce choix arbitraire c’est que je n’ai pas voulu dessiner la vérité des ébats amoureux. Non, avec ces scènes de culs j’ai voulu dessiner la vie.
Et voilà qu’il me faudrait reparler de musique, puisque la vie est faite de musique.
Alors j’arrête là. Si mes dessins ne donnent pas envie de vivre alors j’ai tout raté.


> Hors-Collection
> CORPUS SONG
> Edmond Baudoin
> Couverture cartonnée
et toilée
> Format 24,5x33 cm
> Tirage limité 1000 ex.

> 64 pages - Noir & blanc
>29,00 Euros
> ISBN 978-2-35212-045-2
> EAN 9782352120452
> Parution : 3 mai 2009
> Réservé à un public averti
Chronique sur Sceneario.com par Sbuoro, 17 avril 2009
Des corps se frôlent, se rencontrent et dansent... C’est l’acte d’amour qui se déroule sous vos yeux. L’amour plaisir, l’amour complice, l’amour sincère. Mais l’amour sportif, aussi, l’amour technique, celui qui voit les partenaires changer de position parce que le dos ou les genoux n’en peuvent plus, parce que la respiration s’emballe... C’est l’amour et tout ce qui se passe dans la tête en même temps. Alors c’est plus ou moins net, hargneux, doux, vibrant... Et c’est en noir et blanc, traduit en images par Edmond Baudoin qui a voulu sortir de son corps pour se voir à l’oeuvre...

Une courte préface, comme quelques mots échangés dans l’excitation avant de se glisser sous la couette...
Un témoignage plus long, plus personnel, en fin d’ouvrage, comme une confidence favorisée par le rapprochement qui s’est fait... Et au milieu, des dessins. Plein de dessins. Jetés. Puissants. Des pages entières, muettes, faisant de nous les témoins de ce que l’auteur a bien voulu nous faire partager de ses ébats. Corpus Song n’est pas un Kama Sutra. Ce n’est pas non plus un film pornographique. Mais ce n’est pas pour autant un sage recueil à mettre entre les mains de tout le monde. C’est du sexe, des émotions, et c’est à la fois une expérience graphique, un défi lancé à lui-même pour Edmond Baudoin qui a voulu s’exprimer sur tout ça "autrement"...
On aime ou on n’aime pas. Peut-être que certains auraient préféré que le trait soit plus lisse. Peut-être que d’autres auraient aimé plus de transitions dans les mouvements d’une page à l’autre... Peut-être que certains trouveront que le graphisme trop sale représente mal les instants magiques évoqués... Chacun aura son avis sur la question : Corpus Song ne laissera en effet pas indifférent ; que ce soit sur le fond ou sur la forme. Les formes ?
Chronique dans L'avis des Bulles #117, par Jean-Charles Andrieu de Levis, mai 2009
Si BAUDOIN nous avait habitués à des livres poétiques remplis de dessins et textes qui transcendent les relations amoureuses, il se faisait plus discret sur l'acte sexuel. Peut-être par pudeur. C'est avec cette même pudeur qu'il illustre cet acte amoureux de façon brute, sans détour. Il en va de même pour la représentation du sexe masculin. S'il dessinait peu de pénis auparavant, l'organe est ici très librement exposé. Deux dessins d'une demi-page de ce sexe viennent donner de la grâce à cet organe sale selon sa mère : il se libère ainsi de cette frustration. Loin d'être une banale série de dessins pornographiques, le pinceau de BAUDOIN chante les ébats amoureux d'un couple. Les corps s'enlacent, se pénètrent, se confondent dans une danse effrénée à l'amour. Dans une page, l'auteur peut illustrer diverses positions, ou bien réaliser plusieurs dessins (souvent presque identiques) d'une même position, ralentit de l'action, insistance sur la beauté du mouvement : BAUDOIN nous retranscrit ici son amour du sexe et la musique de son trait est accompagnée par le rythme de la construction et de la mise en page, qui s'accélère parfois, avec une accumulation de dessins qui deviennent de plus en plus denses, pour trouver son apogée dans une double page, et repartir plus calmement : en amour comme dans la vie, tout est question de rythme. Du grand BAUDOIN, qui n'aura de cesse de nous surprendre par la mutation constante de son discours, dont la substance principale reste son amour des femmes.
   

© Edmond Baudoin & 6 pieds sous terre éditions, 2009, tous droits réservés