JadeWeb | démothèque #2
 
 
 
 

ECOPLAN  Elevator Friendship
(Autodistrib)

L’allégorie entre la musique et l’amour est un sujet vieux comme le monde, une métaphore revisitée jusqu’à l’usure. Pourtant, il est quelquefois des démos qui, par la combinaison appropriée d’une photo de pochette belle et sobre, d’une majestueuse production et d’une inventivité échevelée, frappe votre entendement comme un bon vieux coup de foudre. Ecoplan m’a tuer…… par la ligne pure de ses mélodies, ses petits refrains entêtants jusqu’à l’extrême.
Comptine drôlatique, penchant pour l’onirisme et la féerie, petites mélopées pop électronica, tous ses chemins conduisent vers Morr, City Centers Offices ou Vertical Forms. Une démo unique et virtuose, dont le point d’apothéose est paradoxalement le premier morceau spell it correctly,(et son écho de dictée magique !) . A ranger dans sa discothèque aux côtés d’Opiate, Isan et le  Stay down  des Two Lone Swordsmen.

JJ.

 
 
 
 

SUPERCILIOUS Next time we go sublime
(Autodistribution/
Mèl)

Alors même que des tractations en haut lieu décident du côté de Bruxelles (Quatermass) du sort de cette jeune démo, nous portons notre attention avec encore davantage de concentration sur les élucubrations musicales de ce jeune Tourangeau.
Supercilious ( Alexandre Vaudel) également connu comme bicéphale de the anilenoxx en compagnie de Boogers (titres chez Travaux Publics) n’a jamais reculé devant l’ampleur d’un projet.
Cette démo aborde deux berges de la musique électronique, berges entre lesquelles il s’amarre continuellement sans s'infliger de choix castrateurs.
D’une part, un aspect lourd, pondéreux, une dynamique de basses presque " néo-industriel " qui trouverait une belle résonance sur des labels comme Wordsound ou Sub Rosa (Matriarcal Society, Ideal son in Law ).
De l’autre, une visée légère de brouillard électronica superbement mélodique, sustentée par des voix lancinantes (Marion Spike, Plasticienne playfellow, Juliette) qui le rapproche alors pour le coup, carrément de CCO, Carpark, ou Morr. C’est la position dominante de l’album.
Quelles que soit les références, cette démo est d’une grande beauté et vaut bien les albums des artistes et des labels pré-cités. Ce garçon est brillant !

JJ.

 
 
 
 

ALCOVE 24 fps 
(Alcoveonline [Mèl] /autoprod)

Alors que certains s’évertuent à calquer/coller/ établir un contact constant et rapproché avec les mouvances et les modes (depuis l’électronique Glitchienne au revival electro clash), d’autres, tel Alcove, par conviction ou refus, ont entamé d’autres chemins moins empruntés, des voies plus escarpées.
Une musique néo-classique, limpide, qui laisse deviner derrière les silences, quelques années de pratique assidue. Un détour de quelques automnes dans la musique de jeunes (Manifold) auront permis à Aurélien de mûrir ses aspirations les plus intimes. Des retranchements qui puisent autant chez Erkki-Sven Tüür, Erik Satie que chez le minimalisme de Nyman ou Urmas Sisask. Une douce enclave hors du monde, un No man’s land extatique qui donne densité et profondeur à ce projet. En parallèle aux pistes audio, une collaboration vidéo est engagée avec Nathalie Villeaud, artiste vidéaste qui prolonge avec beaucoup de féminité et de fragilité le travail entamé au niveau de nos oreilles. Fragile et délicat.

JJ.

 
 
 
 

CZAPSKI  S/t 
(Rock’n roll Charity Hospital)
[Mèl]

Czapski, qu’on ne prononcera pas à haute voix pour ne pas écorcher les humeurs, se livrent à de subtiles digressions mélodiques au long de ces 13 propositions spontanées. Spontanées car vivantes de l’instant, se jouant du confort d’une trace pré-établie, préférant le filin tendu et le vide à l’élastique savamment harnaché. On repère quelques échos familiers à Ruins, the molecules ou d’autres artistes Free/ émo-core type Sausage. Des climats instables mais toujours en progression dans l’ascension.. Des participations autours d’installations concerts ou ciné concerts en compagnie des poètes-plasticiens de renommée tels que le frappa-dingue Joël Hubault . Encore quelques consonances mélodiques à affiner et une meilleur maîtrise du son à trouver, mais l’esprit est là. Avec tous nos encouragements.
JJ.

 
 
 
 

KAMI sWu
(K.music [Mèl]/Independant)

SWu est de ces petites démos qui atterrissent subrepticement dans votre boîte aux lettres sans crier gare, comme une vieille connaissance qu’on croiserait au détour d’un carrefour après tant d’années d’absence.
Bâti autour de 3 courtes interventions électro-Analogiques, Kami se dénote rapidement de ses confrères de l’électronique par une approche à la fois datée historiquement et respectueuse d’une certaine modernité. Kumi nous transporte dans un monde irisé de tableaux électriques, de curseurs et de terminaux informatiques. On retrouve cette ambivalence dans les travaux d’A1 People, de Dmx crew ou d’artistes du collectif Mezig, pour la recherche d’ambiances allogènes (Asiatiques sur Koji) Un très bon premier jet qui prendra, dans l’avenir, on l’espère la voie d’un album.
JJ.

 
 
 
 

CRABE 2002
(Autodistrib)

Crabe après une superbe démo éponyme, entêtante et éplorée, réalisée l’an dernier, arpente de nouveau les sentiers herbeux de l’émo-pop et d’une certaine idée du post rock, plus réitérative, très expressive dans sa construction, et ce, pour notre plus grande joie. Les climats sont toujours aussi bien dressés, leur musique se vit comme une lente ascension, à la façon d’océan 404, qui nous plonge dans une atmosphère feutrée de laquelle on ne souhaite pas sortir. Si des références comme Mogwai, Tortoise se devinent en catimini derrière l’inspiration de leurs membres, c’est pour mieux transcender ces références à l’occasion de ces 3 nouvelles compositions, impeccables de retenue et d’intimisme contenu.

JJ.

 
 
 
 

SHÄDEL The northern conditions ep 
(Autodistrib) [
Mèl]

"De grands effets pour de petits moyens ", voila un adage de circonstance à propos de la musique de Shädel.
Les arrangements de Bertrand Rigaud ne sont pas de ces compositions exubérantes et pleines d’aplomb ; non, bien au contraire, elles ont le teint clair, translucide, comme la peau lactescente et blanche d’une belle anglaise….quelque part entre le sensible et le délicat.
Aussi simpliste que soit la comparaison, elle a le mérite d’être juste : Shädel a tous les atouts d’un compagnon de route d’un Migala, d’un Mogwai ( les échos de voix susurrés) ou d’un Laudanum qui aurait préféré l’intimisme de la folk aux effusions de guitares (Kid You killed).
Très bon.
JJ.

 
 
 
 

SEMYORKA  Delta 
(Autodistrib)
[Mèl]

La musique de Semyorka (Nicolas Lartigue) n’a, en apparence rien d’éminemment transcendant…Ni totalement naïve, ni totalement sérieuse, elle véhicule son lot de maladresses et d’épreuves, de gaucheries et d’inexpériences. Pourtant, la sincérité et la spontanéité avec lesquelle les titres s’enchaînent à de quoi toucher. Le prétexte du bricolage lo-fi et l’utilisation de logiciels d’ordinateurs ne font pas tout, Malheureusement. Des petits encouragements à mieux mûrir les compositions et à enfin choisir un genre et le creuser en profondeur, plutôt que d’en survoler plusieurs.
JJ.

 
 
 
 

ASTRON PLANETALDOL Astrol’s Kitchen 
(Autodistrib) [
Mèl]

La prolixité créatrice de Jean François Maridet, est déjà un témoignage de sa passion et de son investissement dans la musique. Les démos s’enchaînent sans que Planetaldol semble donner des signes de fatigue. Une musique, qui comme précédemment s’attache toujours à explorer les climats obscurs d’une musique à cheval entre dark-ambiant (façon Comae), électro tonale et minimaliste down tempo. Des intermèdes drôles (mauvaise rencontres ) emboîtent le pas de climats récurrents (Noise For frying oil ) qui offrent une belle tenue à cette démo. Un artiste à suivre !
JJ.

 
 
 
 
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